L’industrie du disque a connu des transformations considérables au fil des années. Des vinyles aux CDs en passant par la révolution numérique, chaque décennie a eu sa propre empreinte sur la manière dont la musique est consommée et appréciée. Récemment, cependant, nous assistons à un phénomène intéressant : le retour en grâce du vinyle. Cet article explorera ces différentes étapes pour tenter de comprendre pourquoi le vinyle revient à la mode malgré l’omniprésence du numérique.
L’apparition du vinyle
Le disque microsillon, également appelé disque vinyle, a été une innovation révolutionnaire dans le monde de la musique et de l’audio. Né au XXe siècle, ce support a remplacé le disque 78 tours grâce à des améliorations significatives en termes de durée d’écoute et de qualité sonore. Grâce à l’utilisation du polychlorure de vinyle (PVC) et à l’avènement des tourne-disques à amplificateur électronique, les disques vinyles sont devenus plus légers, plus durables et capables de stocker plus de musique sans sacrifier la qualité audio.
Les disques vinyles sont connus principalement en deux formats : le LP (Long Play) de 30 cm tournant à 33 tours par minute et le single de 17,5 cm à 45 tours par minute. L’introduction de la stéréophonie dans les années 1950 a encore amélioré l’expérience audio. La flexibilité du matériau, associée à des techniques d’enregistrement avancées, a permis d’élargir la gamme des fréquences sonores transmises, offrant une expérience d’écoute enrichie.
Bien que le CD et la musique en ligne aient largement supplanté le vinyle en termes de ventes, le charme nostalgique et la qualité sonore supérieure des disques vinyles continuent de séduire de nombreux audiophiles et collectionneurs.
L’apparition des compact disk et la révolution numérique
Le disque compact (CD), une invention révolutionnaire de Philips et Sony en 1982, a transformé d’une manière assez soudaine, la manière dont on consommait de la musique et dont on la stockait. Ce support numérique offre plusieurs avantages par rapport aux supports analogiques tels que le disque microsillon et la cassette audio. Avec une meilleure dynamique sonore, une durée de lecture accrue et une réduction des bruits de surface, le CD s’est imposé comme le format de choix pour la musique et d’autres types de données.
À ses débuts, il était perçu comme un produit de luxe en raison de son coût élevé, tant pour les disques que pour les lecteurs. Cependant, grâce à la démocratisation de la technologie et la baisse des prix, il est devenu un produit de masse dès la fin des années 1980. En 1985, l’album « Brothers in Arms » de Dire Straits, entièrement numérique, a été un tournant, se vendant à plus d’un million d’exemplaires et solidifiant le statut du CD comme le support d’avenir.
Le CD a également bénéficié de l’élaboration du « Red Book », qui définissait les normes techniques pour ce nouveau format. Le compromis entre Philips et Sony a abouti à un disque de 12 cm de diamètre avec un temps de lecture théorique de 74 minutes, suffisant pour accueillir des œuvres musicales complètes comme la 9e symphonie de Beethoven.
Avec le temps, le CD a largement surpassé les ventes de disques vinyle, devenant ainsi le standard de l’industrie. Toutefois, bien que le CD ait connu un succès incontestable, il a lui-même été remplacé en partie par des formats plus modernes comme les fichiers numériques et le streaming.
Le retour du Vinyle
Malgré la dématérialisation de la musique, le vinyle n’a pas dit son dernier mot. Le marché de la musique enregistrée en France a connu une croissance de 6,4 % en 2022, avec un chiffre d’affaires s’élevant à 920 millions d’euros, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep). Cette performance, obtenue malgré un contexte économique difficile, marque la sixième année consécutive de hausse. L’exploitation numérique, y compris le streaming par abonnement et le streaming financé par la publicité, représente trois quarts du total des ventes, soit 569 millions d’euros.
Pourtant, dans tout cela, le véritable phénomène est la résurgence du vinyle, qui compte maintenant pour 45 % des ventes de supports physiques. Cette progression est notable puisqu’il y a une décennie, le vinyle ne représentait que moins de 1 % de ces ventes. Cette tendance ne se limite pas à la génération des boomers. En effet, 59 % des acheteurs de vinyles sont âgés de moins de 35 ans.